Le Nouveau Petit Séminaire depuis 1933

Le Nouveau Petit Séminaire depuis 1933

Les années 30 sont à la fois un soulagement, un apaisement mais soulèvent encore des inquiétudes. L’apaisement, sans doute, mais n’est ce pas aussi une revanche? Le Petit Séminaire est reconstruit sur un domaine de 3 hectares et demi, confortable comme aucune autre école de Castres mais il faut encore beaucoup d’argent pour faire face aux échéances des emprunts et terminer l’ouvrage. Les dirigeants sont heureux et fiers de cette réussite. On compte un peu plus de 200 élèves, il en faudrait davantage pour mieux équilibrer les comptes mais tout le monde est confiant car, malgré la crise économique et démographique les soutiens sont toujours là.

Extraits du n°13. de la revue « le Petit Séminaire de Castres » ,15 novembre 1933.

Article rédigé par Pierre Célestin Cézérac, Archevêque d’Albi, Castres et Lavaur :

« Nous ordonnons que dans toutes les paroisses, une quête soit faite, chaque année, le jour de la solennité de l’Immaculée Conception, fête patronale du Petit Séminaire, pour cet édifice (…) Nous recommandons très spécialement à la générosité des anciens élèves, des amis de l’association, et aux personnes pieuses et à tous les catholiques, l’équipement de la maison nouvelle, et l’intégral paiement des travaux déjà exécutés. Nous comptons pour cela sur la générosité des catholiques de la région castraise, sur le concours des catholiques du diocèse, et le zèle de notre clergé.»

Dans une lettre adressée à son clergé, Monseigneur Cézérac annonçait, il y a quelques jours, la résurrection définitive du Petit Séminaire de Castres… Entre la mort de l’ancien et l’édification du nouveau, il s’est écoulé 25 ans…

Un quart de siècle! Est-ce donc long! Ils sont nombreux ceux qui maintenant communient dans cette joie. Ce sont les donateurs, connus ou anonymes, qui ont aidé à ce que sorte de terre ce nouveau Petit Séminaire où tant et tant de jeunes apprendront comment on devient des hommes de cœur et des hommes d’action.

La première cérémonie, samedi 14 octobre 1933, 10 heures et demie :

Les enfants et les maîtres sont groupés dans le hall. Le grand portail s’ouvre devant Son Excellence Monseigneur Cézérac et devant son auxiliaire Monseigneur Barthès. L’archevêque d’Albi revêt le rochet, l’étole et la chape d’or pour prier et demander à Dieu de bénir cette maison…

Imposante fut la cérémonie de la bénédiction. Tout en priant et en chantant des cantiques, à travers les longs couloirs, le cortège gagna la chapelle où Monseigneur Barthès célébra la messe.

La messe d’Action de Grâces à Saint Benoît

Samedi avait été le jour de la bénédiction du Nouveau Petit Séminaire, dimanche fut le jour de l’inauguration. Dès 10 heures et demie, la vaste nef de la cathédrale Saint-Benoît avait peine à contenir la foule désireuse d’assister à la messe d’Actions de Grâces célébrée par Monseigneur Barthès. Dans le chœur avaient pris place Monseigneur Roques, évêque de Montauban, Monsieur le Chanoine Marcoul, ancien Supérieur, Monsieur le Chanoine Jarlan, supérieur actuel et de nombreux prêtres de l’Albigeois et du Castrais.

L’inauguration

A 14 heures, la grande cour du Petit Séminaire est occupée par une grande foule. L’arrivée des prélats est saluée par de longs applaudissements. Des haut-parleurs ont été disposés aux quatre coins. Ils permettront aux orateurs de se faire entendre de tous.

On avait pensé pouvoir clôturer ces inoubliables fêtes par un salut solennel du Saint Sacrement à la chapelle mais celle-ci était vraiment trop petite pour contenir la grande foule. C’est dans la cour, où venait de se dérouler magnifiquement la séance d’inauguration, qu’eut lieu la dernière cérémonie. Puis, c’est le chant triomphal du Magnificat qui retentit, annonciateur d’une ère nouvelle de grandeur et de prospérité pour le Petit Séminaire de Castres, enfin ressuscité après un long exil. Il revit. Tandis que s’évanouissent chaque jour davantage les noms et les actes de ceux qui l’avaient si injustement frappé.